Bilan sur le parc existantL’Île de France comptait 5 337 000 logements au recensement de l’INSEE de 2006. On dénombrait alors 1 322 600 logements à Paris, 1 945 000 en petite couronne et 2 070 000 en grande couronne, pour 11,7 millions d’habitants. 11 700 000 habitants5 337 000 logements12 012 km2SOURCE : IGN-INSEE, DOCUMENT RÉALISÉ PAR L’AIGP |
Caractéristiques générales de l’Île-de-France![]() |
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Croissance globale du nombre de résidences principales en Île-de-France, par année |
Bilan sur la croissanceL’essentiel de la croissance régionale a lieu en grande couronne puisque son poids dans la région est passé de 34,8% en 1984 à 38,8% en 2006. Dans le même temps celui de Paris diminuait de 3,5% et celui de la petite couronne restait stable. La croissance globale du nombre de résidences principales dans la région est la plus faible depuis 30 ans. On observe en effet une moyenne de 31 000 nouvelles constructions achevées chaque année entre 2002 et 2006 contre 71 000 à la fin des années 1970 et 47 000 au milieu des années 1990. Plus récemment on assiste à une légère reprise de la construction avec 39 000 logements commencés en 2008 mais cette hausse reste faible et ne permet pas de répondre à la demande croissante en logements. |
La croissance du nombre de ménages est due :
Ces changements de structures de ménage viendront renforcer la demande de nouvelles typologies d’habitat que le parc existant, stéréotypé sur les modèles familiaux ancien, ne sera pas en mesure de fournir. Les nouvelles constructions devront inclure ce paramètre de renouvellement typologique du parc bâti.
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Pour aller plus loin :
Entre 1996 et 2006, le rapport médian loyer annuel sur prix d’un logement a baissé de près de 45% en moyenne. La hausse du prix du logement est plus ressentie par les accédants à la propriété que par les loueurs.
→ Prix des logements anciens et loyers entre 2000 et 2010,
Philippe Gallot, Élodie Leprévost, Catherine Rougerie, division Logement, Insee
Les caractéristiques du parc de l’Île-de-FranceLe parc de logements de l’île de France est constitué à 91,6% de résidences principales (soit 4 890 000) pour 2,7% de résidences secondaires et occasionnelles (141 700) et 5,7% de logements vacants. █ Résidences principales |
Types de logements en Île-de-France![]() |
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72% de ces résidences principales sont situées dans des immeubles collectifs, le reste (28%) en maisons individuelles. Statut des résidences principales en Île-de-France |
La taille des logements en île de France est en moyenne inférieure aux autres régions de France (76m2 contre 91). On note par ailleurs que 12% du parc est constitué de studios (6% en France métropolitaine) et 22% est constitué de logements de plus de 4 pièces (34% en France métropolitaine). Le parc Francilien est donc plus homogène avec une diversité de logements plus faible. █ Île-de-France |
Comparatif des typologies de logements en Île-de-France et France métropolitaine![]() |
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Le détail de la région montre que les tailles de logements sont inégalement réparties. Taille des logements en Île-de-France En moyenne 76m2 contre 91m2 pour les autres régions de France |
Les caractéristiques physiques du parc implique une répartition des ménages sectorisée en fonction de leur taille. Plus de 50% des ménages Parisiens sont composés d’une seule personne et plus de la moitié des ménages de plus de 5 personnes habitent en grande couronne.
Combiné aux prix du marché immobilier, ces caractéristiques conduisent également à une forte division sociale de l’espace francilien. Paris accueille 33% des cadres de la région et 13% des ouvriers, la Grande couronne accueille 48% des ouvriers et 44% des professions intermédiaires. La petite couronne, pour sa part, accueille 42% des employés.
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= | Majorité de Cadres (33%) |
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= | Majorité d'ouvriers (48%) et de professions intermédiaires (44%) |
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= | Majorité d'employés (42%) |
![]() Part des propriétaires occupants |
Les propriétaires occupent de plus en plus le logement qu’ils détiennent avec 35 % de propriétaires occupants en 1976, 46% en 2002 et 48% en 2006. Les locataires sont majoritairement localisés au centre de l’agglomération (70% habitent à Paris) et occupent un appartement pour 94% d’entre eux. Le contexte économique favorable de 1986 à 2002 a favorisé l’accession à la propriété et cette tendance s’est poursuivie entre 2002 et 2006. Le taux de chômage plus faible, l’augmentation des accédants cadres (Augmentation de 7%) et l’amélioration des conditions d’accès aux crédits a compensé la hausse des prix de l’immobilier. La tendance s’inverse depuis la crise financière de 2008 et la hausse ininterrompue du marché de l’immobilier.
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On dénombre 140 organismes répartis en :
Ces organismes sont responsables de 1,2 millions de logements sociaux familiaux avec 25% de résidences principales, localisées à 95% dans les 415 communes de l’agglomération parisienne. Entre 2005 et 2009 ils ont construit une moyenne de 21132 logements par an.
Le plafond de revenus annuels applicable au 1er janvier 2012 par l’Office HLM pour l’attribution de logements sociaux montre qu’une personne seule est susceptible d’accéder à un logement social lorsque son revenu net imposable est inférieur à 22 334€ soit 1 861€ net par mois. Pour un ménage composé de deux personnes, le plafond monte à 33 378 € soit 2 781€ net par mois.
Si l’on compare ces données aux chiffres des revenus moyens du recensement de 2006 de l’INSEE on se rend compte qu’au moins un tiers des ménages franciliens sont susceptibles d’accéder à un logement social.
Contrairement aux idées reçues, le logement social n’est pas seulement destiné aux populations très pauvres, ou immigrées. Il est potentiellement utilisable par une partie importante et diversifiée de la population francilienne.
Catégorie de ménages | Paris et communes limitrophes (en euros) | Ile-de-France hors Paris et communes limitrophes (en euros) | Autres régions (en euros) |
1 - Une personne seule | 22 334 | 22 334 | 19 417 |
2 - Deux personnes ne comportant aucune personne à charge à l'exclusion des jeunes ménages | 33 378 | 33 378 | 25 930 |
3 - Trois personnes ou une personne seule avec une personne à charge ou jeune ménage sans personne à charge | 43 756 | 40 124 | 31 183 |
4 - Quatre personnes ou une personne seule avec trois personne à charge | 52 242 | 48 061 | 37 645 |
5 - Cinq personnes ou une personne seule avec trois personne à charge | 62 157 | 56 895 | 44 284 |
6 - Six personnes ou une personne seule avec quatre personnes à charge | 69 943 | 64 024 | 49 908 |
Personne supplémentaire | 7 792 | 7 134 | 5 567 |
Les prêts à l’accession :
Malheureusement, les accédant aidés ne représentent plus que 7% du total des accédant, contre 59% en 1973. Le PTZ n’a pas suffit à relancer l’accession sociale. Le recul des prêts aidés est dû à leur inadaptation à la situation francilienne : sommes prêtés insuffisantes par rapport au marché et ménages éligibles incapables de rembourser les emprunts.
Le secteur locatif social :
Cette diversité de l’offre essaie de couvrir un large éventail de la population qui rencontre des difficultés pour se loger à un moment précis de son parcourt résidentiel. Le logement social ne doit pas être cantonné à un rôle d’accueil des populations les plus pauvres. C’est également un logement de transition pour les ménages qui changent de structure et d’organisation de vie (décohabitation, séparation des couples, départ à la retraite, premier logement pour les jeunes ménages, etc).
Actuellement, du fait de la hausse des prix de l’immobilier et de la stagnation du niveau de vie des ménages francilien, mais également de l’allongement de la durée de vie et du desserrement de plus en plus fréquent des ménages, le parc social ne peut plus remplir son rôle de transition.
Cette caractéristique entraîne irrémédiablement une fragilisation de certains ménages. Si on prend l’exemple des étudiants, qui sont au démarrage de leur parcourt résidentiel, le logement social devrait leur permettre de se loger à loyer modéré le temps de leurs études avant de partir vers le locatif privé ou l’accession. Cependant, ils sont de plus en plus nombreux à se diriger vers le locatif privé fautes d’autres alternatives (cités universitaires surchargées, etc.). Ceci entraîne une augmentation de la part des dépenses logements sur leur budget annuel (jusqu’à 30%) fragilisant ainsi leur condition.
Ce phénomène se retrouve pour d’autres catégories de ménages, il rend précaires les situations de transition des ménages modestes.
Paris | Seine-et-Marne | Yvelines | Essonne | Hauts-de-Seine | Seine-Saint-Denis | Val-de-Marne | Val-d'Oise | Ile-de-France | Ile-de-France / France métropolitaine (en %) | |
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PLUS - PLAI (1) | 6 713 | 1 570 | 1 736 | 2 788 | 2 276 | 2 584 | 2 586 | 2 373 | 22 626 | 26,7 |
PLAI | 2 554 | 468 | 748 | 636 | 468 | 976 | 711 | 651 | 7 212 | 28,0 |
PLUS (Prêt locatif à usage social) | 4 159 | 1 102 | 988 | 2 152 | 1 808 | 1 608 | 1 875 | 1 722 | 15 414 | 26,1 |
PLS (Prêt locatif social) hors foncière | 1 807 | 965 | 950 | 989 | 6 385 | 3 509 | 3 701 | 1 043 | 19 349 | 43,0 |
PLS (Prêt locatif social) | 1 810 | 985 | 950 | 989 | 6 423 | 3 566 | 3 719 | 1 053 | 19 495 | 42,7 |
Surcharge foncière | 3 184 | 517 | 459 | 6 | 2 515 | 649 | 1 476 | 50 | 8 856 | 52,5 |
PALULOS (2) Travaux de réhabilitation | nd | nd | nd | nd | nd | nd | nd | nd | 444 | 17,4 |
nd : donnée non disponible. / (1) : Prêt locatif aidé d'intégration. / (2) : Prime à l'amélioration de logements à usage locatif et à occupation sociale. Source : SOeS. |
Le recensement de 2006 montre que le parc de logements sans confort diminue. Il représentait 2% (90 000 logements) des résidences principales contre 4% en 1996. Suite à des désaffectations, des démolitions et des réhabilitations 25 000 logements sans confort ont disparus en quatre ans et demi. Il reste 44 000 logements qui n’ont aucun confort (ni eau courante, ni sanitaires).
Paris possède 57% des logements sans confort (50 000), essentiellement situés dans les immeubles anciens.
Dans l’ensemble de l’Île-de-France, 1 852 000 ménages vivent dans des logements de qualité moyenne ou mauvaise qui comportent au moins un défaut important (humidité, problèmes d’installation élèctrique, de chauffage, d’évacuation d’eau, d’exposition insuffisante à la lumière ou encore d’infiltration d’eau).
Spatialement, 45% des logements parisiens sont dans ce cas pour 38% de ceux de petite couronne et 34% de ceux de grande couronne.
Les logements de qualité moyenne sont essentiellement utilisés par des locataires. On remarque également que 49% des logements de mauvaise qualité sont surpeuplés pour 26% des logements de qualité moyenne et 14% de ceux de bonne qualité.
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= | 45% des logements parisiens |
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= | 38% des logements de petite couronne |
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= | 34% des logements de grande couronne |
SOURCE SOURCE : IGN-INSEE, DOCUMENT RÉALISÉ PAR L’AIGP |
Proportion de surpeuplement par qualité de logements
SOURCE SOURCE : IGN-INSEE, DOCUMENT RÉALISÉ PAR L’AIGP
Ces chiffres mettent en lumière l’extrême précarité dans laquelle se trouvent certains ménages qui cumulent surpeuplement et mauvaise qualité du logement. Il sont souvent financièrement fragile ont peu de moyens pour sortir de cette situation, aggravée par la crise actuelle du logement.
Ils sont parfois obligés de trouver refuge dans des « logements » de fortune, parfois même des locaux destinés à d’autres usages et impropres à l’habitation. C’est ce qu’on appelle « l’habitat indigne ».
Ce parc de logements potentiellement indignes met en exergue à la fois la répartition de l’habitat dense et ancien mais également les processus de ségrégation résidentielle qui se renforcent sur le territoire. Il est en effet très présent dans le coeur de l’agglomération, avec des parties des communes des Hauts-de-Seine et de Seine-Saint-Denis mais également dans les communes rurales de la région.
L’habitat indigne recouvre de nombreuses situations d’exclusion qui varient en fonction des territoires. On y trouve des cas de poche d’insalubrité dans des centres anciens, de copropriétés dégradées, des pavillons divisés par des marchands de sommeil ou par des propriétaires occupants tirant un revenu complémentaire de leurs annexes. La part des locaux impropres à l’habitation ne cesse d’augmenter du fait de la pénurie de logements accessibles aux ménages les plus modestes.
On note également la présence de bailleurs incapables de répondre à leur devoir d’entretient des parties communes ou des propriétaires exclus du parc locatif du fait de l’augmentation des prix. Ces derniers achètent un logement petit et de mauvaise qualité sans avoir les moyens financiers de l’améliorer.
La corrélation entre la nécessité de faire des travaux important dans la copropriété de certains bâtiments des années 60 à 80 et les revenus des propriétaires qui régressent fait apparaître le risque de l’apparition de nouveaux logements potentiellement indignes dans les années à venir.
Le mal logement atteint son paroxysme avec les sans domicile fixe qui, pour des raisons financières, d’exils, d’accidents de la vie, n’ont pas accès à un logement permanent.
Ces personnes possèdent tout de même une domiciliation administrative qui leur permet de recevoir du courrier et de disposer des différents droits auxquels tout citoyen est censé pouvoir accéder. L’Île-de-France compte 85 000 personnes sans domicile fixe bénéficiant d’une domiciliation administrative (1,8% des ménages franciliens). Les situations sociales de ces individus sont très différentes, 42% sont logés cher des tiers, 28% à l’hôtel (financé en totalité ou en partie par la DDASS ou le conseil général) et 30%, soit 23 200 personnes avec des conditions de vie très précaires comme l’errance, squats ou astreints à des hébergements très courts.
La réponse peut être trouvée grâce à des structures adaptées, bénéficiant d’un suivi social en rapport avec les conditions des hébergés.
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█Squats ou hébergements courts █Hôtels █Tiers
Pour aller plus loin : →"Les conditions de logement en Ile-de-France en 2006", INSEE |
De manière générale le coût de l’énergie pour le confort sanitaire augmente. Les ménages franciliens y consacrent une part non négligeable de leurs revenus.
En 2006, la facture énergétique moyenne s’élevait à 1260 € par an pour l’usage domestique (eau chaude et chauffage pour 70%, et électricité spécifique), ce qui représente 3,4% des revenus moyens. Le secteur des HLM est au dessus de la moyenne avec 6% des revenus consacrés à l’énergie.
█ Logements collectifs
█ Maisons individuelles ▬ Moyenne IDF
SOURCE : ENL 2006
Les dépenses liées à la consommation énergétique des logements varient selon la superficie, la date de construction, le mode de chauffage et l’entretient des propriétaires. Ainsi, les dépenses varient entre 16,6 €/m2/ an pour les logements construits avant 1949 (33% du parc francilien) et 12,6 €/m2/an pour ceux construits après 2002. Les dépenses des propriétaires qui habitent leur logement sont moindres que celle des locataires puisqu’ils investissent dans l’isolation de leur logement (de 15,5 €/m2/an à 17,4 €/m2/an). Le combustible le plus utilisé dans le parc francilien pour le chauffage des logements est le gaz de ville (46%). |
Consommation des maisons et logements collectifs par tranche d’âge, en kWh/an (énergie finale pour le chauffage)![]() SOURCE : ENERTER 2005 / INSEE |
Consommation des maisons et logements collectifs par tranche d’âge, en kWh/an (énergie finale pour le chauffage) |
Le confort thermique est dépendant de la qualité du logement et des revenus des ménages. Plus le logement est consommateur d’énergie, plus les ménages doivent économiser sur cet aspect. Ainsi, 24% des ménages franciliens sont confrontés à un confort thermique insuffisant. Les problèmes spécifiques à la température touchent 21% des ménages franciliens. Ces problèmes sont souvent liés à une mauvaise isolation, à des restrictions ou à des disfonctionnements des installations. Les locataires du parc HLM sont particulièrement exposés à ce type d’inconfort. Pour un résultat égal ils doivent dépenser plus pour leur chauffage, ce qui creuse les inégalités. █ Locataires privés █ Locataires HLM |
Le parc francilien possède un stock de logements très important qui interdit son renouvellement rapide grâce aux nouvelles constructions. La rénovation des logements existants les plus énergivores est un enjeu majeur pour combattre les émissions de gaz à effet de serre mais également pour limiter la fracture sociale lié à ce handicap.
Le programme de rénovation accéléré du parc existant prévu par le Grenelle de l’environnement avoisinerait les 70 000 rénovations complètes et 120 000 rénovation partielle par an à compter de 2013 ainsi que 230 000 rénovation sur 10 ans dans le parc social.
Le parc HLM datant de la période faste de 1949-1975 est particulièrement énergivore. Le relogement de la moitié de la population française en moins de trente ans s’est fait au détriment de la réflexion sur la qualité environnementale des logements. La priorité des bailleurs sociaux est à ce titre, d’engager des travaux sur des immeubles ciblés afin de réduire les charges locatives, d’améliorer le confort et la santé des locataires et de les sensibiliser à un comportement plus « économe » de l’énergie.
A ce titre, certains immeubles représentent un tel investissement financier et technique que leur pérennité est mise en question. C’est une des caractéristiques qui permettent de soutenir les destructions d’immeubles opérées par le programme ANRU.
Pour poursuivre la réflexion, consultez notre dossier : → Construire le Grand Paris